Eloge d’une petite maison d’éditions : les éditions Nanika (par Serge)
Si dans les temps qui courent, les voyages sont un peu restreints voire à l’arrêt et qu’au contraire, l’envie de s’évader stimule nos pensées, laissez-nous vous parler d’un petit « quelque chose » pour tenter de répondre à cette envie d’évasion.

Voyager, donc, est bien compliqué, physiquement du moins, mais littératures, récits ou guides peuvent panser les maux par… les mots (ce calembour est simple, on vous l’accorde). Nous aimerions donc remercier ces multiples ouvrages ainsi que leurs parents ; facilement, notre esprit se tourne vers les auteurs, mais il y a également, ces travailleurs de l’ombre que sont les éditeurs.
Car oui, n’oublions pas ces derniers qui, par leur travail de recherches et trouvailles, sont aussi des créateurs de rêves. Et il en faut de la besogne, de la créativité et de la réflexion pour réussir à déceler ce petit « quelque chose » en plus…

N’allez pas croire que mes propos réduisent leurs tâches à un petit « quelque chose », c’est seulement que la maison d’éditions que nous souhaitons mettre en avant aujourd’hui porte, littéralement – après traduction –, le nom de « quelque chose » ou« Nanika » en japonais.
D’ailleurs, voici un extrait tiré de la présentation de cette jeune maison d’édition :
– « Nanika » ça veut dire quoi
– Ca veut dire « quelque chose ».
– Ah, et ça veut dire quoi alors ?
– Je te dis que ça veut dire « quelque chose »… en japonais… L'expression « quelque chose »
« Quelque chose »… Une chose indéterminée, un événement, une situation, une relation dont on ignore la nature… Nanika c’est ce petit « quelque chose » qui peut tout changer – qui veut tout changer. C’est mettre le doigt sur quelque chose, prendre quelque chose à cœur, avoir quelque chose sur le bout de la langue. C’est, comme le disait Nicolas Bouvier, ce quelque chose qui grandit en nous et « qui détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon ».
« Bouvier, vous avez dit Bouvier ? » Petit aveu, en citant cet écrivain voyageur, Nanika attire d’emblée notre attention. Et puis, lorsque l’on parcourt les ouvrages que propose cette maison d’édition, on est séduit par les différentes thématiques proposées : monde, voyage et cultures étrangères.
Quelque chose en plus ?
L’un des titres phares de cette maison d’éditions qui nous a le plus marqué reste celui qui, dans la collection « Quelque chose de », se consacre à la Corée du Sud.


Cette collection, accessible à tous, offre une autre façon de découvrirun pays. Vous ne trouverez ni liste d’hébergements ou de restaurants, ni inventaire de sites touristiques à visiter. Ces ouvrages sont davantage dans l’esprit d’un carnet de voyage où l’on va à la rencontre des coutumes, des expériences culturelles que les auteurs ont pu vivre. En témoignent les premières de couvertures qui arborent un portrait, reflet de l’identité culturelle du pays présenté.
Un ouvrage complet et facile à parcourir qui invite au voyage et peint un portrait complet de la Corée du Sud ; on s’immerge dans l’histoire et les traditions (royaume légendaire du Gojoseon, royaume de Silla, le Taegeukki,…), l’art et la culture (le Samguksagi, Terre de poésie, « Corée à cœur » de Ida Daussy, musique et Idol,…), la gastronomie (machikédeusauyo, Kimchi, Odeng,…), les religions et les croyances (chamanisme, Salpuri, fantômes,…), ainsi que les différentes richesses qui forment l’identité et le quotidien des coréennes et coréens. Ce livre qui traite en profondeur ce pays nous prend par la main, nous guide et nous donne à voir la Corée du Sud à travers une belle plume, de l’humour et de jolis conseils. Merci à son auteure, Elise Ducamp.

A noter, en plus de « Quelque chose de », les éditions Nanika ont créé une nouvelle collection : « Mangeurs de ville ». Un guide culinaire proposant une promenade gourmande et littéraire. Le premier né, prenant place à Paris, propose des itinéraires jalonnés de lieux où se restaurer. A déguster.
En attendant de pouvoir repartir dans ces voyages que l’on aime tant, nous pouvons voyager, découvrir et rencontrer grâce à ces « Quelque chose » des éditions Nanika, avec en fond sonore « Une nuit sous la lune de Silla » deHyeon-In,« As the night goes on » de Seo Taiji and the Boys, « The passenger » d’Iggy Pop, « The Divine Chord» de The Avalanches ou encore « Balade brésilienne » de Gaël Faye accompagné de Flavia Coelho