Editions Le Livre de Poche - Roman - Les Mangeurs de nuit

Il y a quelques années, Marie Charrel s’est rendue en Albanie dans le cadre d’un reportage pour « Le Monde ». Lorsque la dictature est tombée, ses habitants l’ont abandonné du jour au lendemain pour traverser la frontière grecque, de l’autre côté de la montagne. C’est ce lieu isolé et d’une beauté à couper le souffle qui lui a inspiré le « village sans nom », fictif lui, de ce roman  (Les Léonides)

Un roman sur l’art, l’amour et le sexe, l’argent et la précarité, dans un monde moderne où quelques irréductibles essaient encore d’écrire de la poésie, de jouer Chopin, face à l’ultra-rentabilité de soi, des autres, des sentiments [...]

L'autrice de "Certaines n'avaient jamais vu la mer" (que nous avions par ailleurs beaucoup apprécié) renoue dans ce nouvel opus avec le thème de la mémoire. Non pas celle qui entretient les faits du passé mais celle qui se délite avec l'âge. La plume est toujours aussi précise et délicate et le parallèle entre la nage et l'oubli par le prisme d'une fissure au fond d'une piscine est vraiment intéressant. Un sujet difficile traité de manière touchante voire poignante et émouvante dans sa dernière partie

Ce premier roman de l'autrice nous surprend par le ton et la forme employés pour conter l'enfer des camps d'internements réservés aux familles américaines d'origine japonaise dans le désert du Névada suite aux bombardements de Pearl Harbour. Elle s'inspire du vécu de ses grands parents et de cette tragédie humaine doublée d'une injustice raciale pour témoigner avec un certain détachement de la bêtise des hommes. La plume de ce court texte est délicate et touchante. Une lecture plaisante et instructive que nous recommandons. 

Dans la lignée de son roman précédant : encabanée. Un cri de révolte en même temps qu'un chant d'amour pour la nature. Une écriture simple et efficace.